On la connaît et elle fait partie du paysage local depuis 1936, mais ce qui s’y trame échappe largement à l’œil du public. La Ferme de recherche de Normandin apporte pourtant un appui concret à l’agriculture régionale via des projets touchant des cultures comme le bleuet, les céréales ou encore les plantes fourragères.
« La Ferme est bien implantée dans le milieu du Lac-Saint-Jean et nous sommes bien connectés avec les producteurs agricoles. Ça nous permet de bien connaître leurs besoins et d’y répondre en tentant d’adapter les orientations de recherches nationales », souligne Jean Lafond, chercheur spécialisé en fertilité des sols à la Ferme de recherche de Normandin.
Et avec ses 145 hectares, dont 30 hectares sont en essais expérimentaux, la Ferme normandinoise contribue à faire avancer la recherche sur différents fronts.
Pour sa part, Jean Lafond est particulièrement actif dans la recherche sur le bleuet, une production emblématique de la région. Ses travaux ont d’ailleurs fait une différence dans la culture régionale du petit fruit, une contribution tangible de la Ferme de recherche de Normandin.
« On utilisait les normes de culture du Maine, qui datait des années 1970. Non seulement c’était beaucoup plus au sud, mais c’étaient des normes d’une autre époque. On a travaillé à établir de nouvelles normes adaptées à notre région à l’est du Québec. »
Actuellement, Jean Lafond s’intéresse aux engrais utilisables dans la culture du bleuet et qui pourraient être pertinents dans les bleuetières régionales.
« En mettant un peu d’engrais, pas beaucoup, car on veut le faire sans polluer, on tente d’établir une dose optimale. »
Des travaux très intéressants sont aussi menés dans la bleuetière de recherche de Normandin, sur les terrains de la Corporation d’aménagement forêt Normandin (CAFN), mentionne Jean Lafond. Plusieurs pratiques de l’industrie du bleuet ont pu y être documentées et une nouvelle entente permettra d’allonger les recherches sur une période de 10 ans, fait plutôt rare dans ce milieu.
Céréales et fourrages
La Ferme de recherche de Normandin joue également un rôle important en mettant à l’essai différents cultivars, que ce soit pour les céréales ou les plantes fourragères.
« Nous sommes un site d’essais pour des céréales comme l’orge, l’avoine ou le blé. On tente d’établir quel cultivar performe le mieux dans les conditions climatiques du Lac-Saint-Jean. C’est une information qui peut être très utile aux producteurs. »
Récemment, des tests ont également été amorcés pour des fourrages d’urgence. Des variétés automnales ont été semées pour voir s’il ne serait pas possible de relancer plus rapidement un pré qui a été endommagé par un hiver trop rude.
