Lorsque Laurie Godin et Lisa Dion ont décidé, en 2014, de s’installer à Saint-Thomas-Didyme pour se lancer dans l’agriculture en démarrant leur petite entreprise, cela a suscité la curiosité. La première étant originaire de Saint-Rosaire, un petit village du Centre-du-Québec, et l’autre de La Doré, le choix du nom de l’entreprise Ferme des Exilées s’est rapidement imposé.
« En 2013, Lisa et moi on a décidé de réaliser un projet commun en agriculture, un rêve en quelque sorte. Il restait à dénicher une terre ici au Lac qui serait à vendre et à un prix abordable. On se donnait un délai de 5 ans pour trouver l’emplacement idéal. C’a n’a pas pris un an. En 2014, on a acheté un terrain en friche et abandonné depuis un bon moment, en bordure de la rue Principale à Saint-Thomas-Didyme. Les gens se demandaient bien qui on était et d’où on venait. On était des exilées et on n’a pas cherché longtemps pour trouver le nom de notre ferme », explique en riant Laurie Godin.
Évidemment, le terrain acquis n’est pas parfait et n’a pas la prétention de pouvoir offrir un rendement commercial élevé. Le terrain de 60 hectares compte actuellement une portion de quatre hectares cultivables.
« On a travaillé fort pour défricher le plus possible. Avec un VTT, une scie mécanique et à force de bras, on a réussi à faire quelque chose de bien. Assez pour démarrer une première culture. Il ne faut pas essayer de changer la personnalité de la terre, c’est nous qui devons nous adapter et tirer le meilleur du sol. La culture de la camerise convenait parfaitement comme point de départ de notre projet agricole ».
Dès lors, le couple dans la vie comme au travail, s’affaire à la plantation de 3 000 camérisiers. C’est le genre de culture qui s’accommode bien au climat des régions nordiques. Aujourd’hui à la Ferme des Exilées, le produit est certifié bio. C’est une petite culture tout de même, environ 1 500 livres par année, qui est destinée à des fournisseurs pour les marchés d’alimentation.
Des cultures phare
Outre la camerise qui a un fort potentiel, les deux agricultrices ont depuis ajouté et diversifié les cultures fruitières, notamment le bleuet, l’ail et la rhubarbe.
Étonnamment, souligne Laurie Godin, le Québec importe la rhubarbe comme produits de transformation alors que de tout temps, la rhubarbe est présente au pays.
« Le sol québécois est propice pour ce type de culture et on y retrouve plusieurs variétés. Nous voulons développer ce marché pour offrir des produits frais et pour la congélation. On espère aussi développer nos superficies en bleuets. Pour l’avenir, on mise sur trois ou quatre productions phares avec la camerise, la rhubarbe, le bleuet, l’ail et un peu l’asperge ».
Presque dix années plus tard, le rêve de Laurie Godin et Lisa Dion se poursuit. Et avec le recul, elles sont particulièrement fières de ce qu’elles ont accompli, mais plus encore, elles regardent vers l’avant. Parce que les projets de développement en agriculture, ça n’arrête jamais.
« Si on veut atteindre la rentabilité, il faut investir. J’ai beaucoup appris depuis la création de la ferme, mais j’en apprends encore tous les jours et c’est ça qui me passionne le plus », conclut Laurie Godin.