Christine Thibeault se dévoue pour la vie malgré ses limitations

Normandin- Le 18 mars 2007, alors qu’elle se rendait à La Doré pour voir sa sœur en compagnie de son père, Normand Thibeault, Christine Thibeault est victime d’un grave accident en raison de la dernière tempête de neige de l’hiver. Elle sera conduite à Québec pour y subir opérations et examens avec un diagnostic où elle apprend que plus jamais elle ne marchera. À 31 ans, mère de trois enfants, un conjoint aux études, elle entreprend un difficile chemin de réhabilitation physique tout en apprenant à se déplacer en chaise roulante.

Après sept mois de réhabilitation au Centre François Charest, Christine revient à Normandin où tout son monde cherche à lui venir en aide afin qu’elle garde le moral. « Je me sentais inutile, j’avais l’impression que j’étais un bibelot de trop, celui que l’on ne sait pas où ranger », précise Christine, qui avoue qu’elle entamait ainsi un deuil, celui de vivre avec une incapacité physique qui la rendait dépendante.

Deux événements l’amèneront à reprendre le goût de vivre et lui permettront de retrouver un trait de caractère qui faisait que Christine Thibeault était Christine Thibeault, soit celui d’être une fonceuse. Un jour, sa fille, Noémy, dans le cadre d’un échange à la maison déclare à sa mère : « pourquoi tu ne souris jamais maman? ». « Ces paroles m’ont fait comprendre que la joie de vivre n’était plus présente dans ma famille et que je devais retrouver une raison de vivre ». Elle décide de prendre en main sa vie familiale et de vivre pour que ces enfants soient fiers d’elle.

Quelque temps plus tard survient la séparation d’avec son conjoint. « Cette séparation était devenue nécessaire afin que mon conjoint puisse vivre sa vie et non pas qu’il vive juste pour moi ». Christine explique que son conjoint avait cessé le travail depuis son accident qu’il s’occupait d’elle à la maison. Alors qu’il entreprenait sa démarche afin de retourner sur le marché du travail, le couple décide d’un commun accord de se séparer. « J’ai été obligée de développer mon autonomie à ce moment et cela m’a sauvé une deuxième fois », déclare Christine.

Bénévolat

Assurer le mieux-être de ses trois enfants, Samuel, Noémy et Thomas, voir à établir un climat familial heureux et convivial et développer son autonomie deviennent ainsi le quotidien de Christine, qui compte sur elle et l’aide de ses proches pour l’accomplir. « J’ai aussi décidé de m’impliquer bénévolement dans certaines organisations », souligne Christine. Elle devient ainsi présidente du club de patinage artistique, elle anime des groupes de catéchèse pour les jeunes, elle aide au bricolage dans les classes du primaire et autres.

Si mordre dans la vie, pour Christine, c’est s’occuper de ses enfants et des jeunes, elle précise que sans eux, elle ne serait plus là. « Il faut savoir se donner le temps d’accepter et d’apprivoiser que je suis limitée physiquement, mais cela ne m’empêche pas de vouloir vivre », confie Christine tout en constatant qu’aujourd’hui, ce sont ces enfants qui lui disent qu’ils sont fiers d’elle.

Des projets, Christine en a plusieurs. En octobre dernier elle entreprenait de donner des conférences sur son expérience et l’espoir que l’on découvre chez les siens et les autres. Elle travaille à écrire ce qu’elle est devenue toujours dans l’esprit de décrire ce qu’est l’espoir.

Se donner un objectif de vie et prendre les moyens qui sont à notre disposition pour y arriver représente ainsi le message que livre Christine. Elle illustre son propos par une déclaration qu’une de ses amies lui a faite : « Tu es la preuve vivante que l’on n’a pas besoin de ses deux jambes pour savoir se tenir debout ».

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