Des relations à l’image de la personnalité de l’auteur

Des relations à l’image de la personnalité de l’auteur

Louis Hémon et les Péribonkois

Conférencier invité dans le cadre des ateliers portant sur le 100e anniversaire de la venue de Louis Hémon à Péribonka, l’historien Jérôme Gagnon avance que les relations entre Louis Hémon et les Péribonkois étaient à l’image de la personnalité du célèbre auteur, soit discrètes, mystérieuses et distantes.

Selon les témoignages obtenus et commentaires publiés, les Péribonkois ont accueilli Louis Hémon comme tous les Européens qui se présentaient à ce moment nombreux à Péribonka. « Les Péribonkois étaient habitués à accueillir des Français et des Européens et ils ont donc accueilli Louis Hémon comme un visiteur, sans savoir ce qu’il venait faire ici », commente l’historien, se référant ainsi aux témoignages recueillis. Ayant trouvé du travail sur la ferme de Samuel Bédard, le romancier se fera par ailleurs discret dans ses relations avec les villageois. « Il parlait peu, se promenait avec son calepin de notes, observait », relate Jérôme Gagnon. Son passage de six mois à Péribonka, soit de mai à novembre 1912, aura permis aux Péribonkois de côtoyer un homme mystérieux qui semblait s’intéresser à eux sans savoir sur quoi. On l’appelait même le fou à Bédard, mentionne Jérôme Gagnon.

Maria-Chapdelaine

En fait, selon les informations recueillies par Jérôme Gagnon, les Péribonkois ne connaîtront qu’en 1914, soit au moment de la publication du roman Maria-Chapdelaine, ce qu’était venu faire Louis Hémon à Péribonka. La réaction des résidents de Péribonka sera mitigée alors que plusieurs estimaient que l’on décrivait les villageois comme étant des gens du moyen âge et non des gens du début du 20e siècle. « Il ne faut pas oublier que le roman a été publié deux ans après la venue de Louis Hémon et qu’au cours de cette période, les conditions de vie des Péribonkois avaient changées », précise Jérôme Gagnon.

L’historien rappelle qu’au moment de la publication d’un ouvrage sur les personnes qui avaient inspiré les personnages du roman, Éva Bouchard, que l’on a identifiée comme étant l’inspiratrice de Maria Chapdelaine, s’est montrée très distante à cette idée. Elle acceptera plus tard ce rôle, en devenant de plus l’initiatrice du premier musée Louis-Hémon à Péribonka.

Partager cet article