Dolbeau-Mistassini – Enseignante au primaire dans les classes de 5e année depuis maintenant plus de 10 ans, Johanne Gilbert, qui enseigne à l’école Sacré-Cœur de Dolbeau-Mistassini, met sur pied bon an mal an une entreprise montée, dirigée et opérée par les jeunes, un projet d’entreprise qui, chaque année, se voit gratifié dans le cadre des concours jeunes entrepreneurs.
«J’ai fait le choix de faire bouger les élèves qui sont dans ma classe et le fait de travailler à la confection de produits ou encore de monter des services répond à mon objectif, tout en intéressant les élèves à la réalisation d’un projet », confie d’emblée l’enseignante. Johanne Gilbert précise que le fait de travailler à la réalisation d’un projet d’entreprise permet à tous les élèves de pouvoir s’impliquer, de se responsabiliser et de mettre à profit soit leurs talents manuels, intellectuels, d’organisateur (trice) et de leadership.
À chaque début d’année scolaire, Johanne Gilbert demeure à l’affut d’une idée d’entreprise ou encore d’un besoin susceptible de conduire à la création d’une entreprise. « Je lis les journaux, m’informe auprès d’organismes communautaires ou de loisirs, reçois des suggestions de parents et je réussis ainsi à soumettre une idée aux élèves qui décident d’embarquer », explique Mme Gilbert, qui avoue que ce n’est pas toujours évident de trouver un projet qui occupera les 25 élèves qu’elle accueille dans sa classe chaque année.
Estime de soi
« L’implication des jeunes dans les projets d’entreprise contribue beaucoup à les responsabiliser et à développer leur estime de soi », observe Johanne Gilbert. Comme tout le monde est appelé à contribuer selon ses aspirations et talents c’est avec fierté qu’ils parlent de leur travail, et c’est avec persévérance qu’ils accomplissent les tâches qui leur sont dévolues.
Tout au cours des 10 années que dure cette expérience en aucun temps Johanne Gilbert n’a eu à gérer la défection d’élèves. Au contraire, tous et toutes ont vécu une expérience qui les façonne et qui les aide à s’accomplir et à mieux se connaître. L’enseignante n’a pas pour objectif de rechercher de futurs (es) entrepreneurs (es). Elle n’est pas en mesure de dire si la fibre entrepreneuriale s’est manifestée chez certains. Elle précise que des jeunes qui ont vécu l’expérience sont à veille de sortir de l’université et que peut-être se lanceront-ils en entreprise.
Devant la réponse et le désir des jeunes qui participent à l’expérience de s’investir dans la réalisation d’un projet, Johanne Gilbert entend poursuivre l’an prochain. « C’est dans la motivation des jeunes à vouloir s’intéresser à un projet que je trouve ma propre motivation », conclut l’enseignante.