« On est en train de détruire une bonne organisation de services » -Rémi Rousseau

« On est en train de détruire une bonne organisation de services » -Rémi Rousseau
Rémi Rousseau

Compressions budgétaires en éducation

Dolbeau-Mistassini – En entrevue avec le représentant du Nouvelles Hebdo, le président de la Commission scolaire du Pays-des-Bleuets, M. Rémi Rousseau et le directeur général, M. Serge Bergeron, ont lancé un véritable cri d’alarme quant à l’avenir des commissions scolaires et de leur financement. Pour un, le président Rémi Rousseau,  les demandes de compressions budgétaires exigées au cours des derniers exercices financiers par le gouvernement font en sorte que « l’on est en train de détruire une organisation de services publics efficace et adaptée aux besoins des populations locales desservies ».

Les deux dirigeants de la commission scolaire sont unanimes à dénoncer les décisions budgétaires mises de l’avant par le gouvernement visant à réduire les coûts administratifs des commissions scolaires. M. Serge Bergeron rappelle qu’à la Commission scolaire du Pays-des-Bleuets, les frais d’administration représentent 5,47% des sommes allouées à l’organisation et l’opération scolaire sur le territoire de la commission. « On est loin du pourcentage que l’on retrouve habituellement dans l’administration publique », déclare M. Bergeron, tout en précisant qu’à la Commission scolaire du Pays-des-Bleuets, la réduction des dépenses administratives a été réalisée bien avant les compressions exigées.

Avenir

Alors que l’on s’apprête à connaître les nouvelles compressions exigées par le dernier budget, la direction de la Commission scolaire avoue se retrouver devant le fait de devoir couper dans les services directs aux élèves. « Nous en sommes rendus là », clame M. Rémi Rousseau qui estime que ces compressions sont une façon d’éliminer les commissions scolaires. Alors que l’on s’attend que la prochaine élection au Québec aura pour un de ses thèmes l’avenir des commissions scolaires, M. Rousseau estime que le gouvernement actuel fait tout pour leur enlever les moyens de fonctionner.

Rappelant que les commissions scolaires sont dans le paysage historique des services publics au Québec depuis plusieurs générations, Rémi Rousseau trouve aberrant que l’on remette en cause cette structure démocratique, proche des citoyens et qui sait s’adapter aux réalités locales lorsque vient le temps d’organiser la chose scolaire. Rémi Rousseau et Serge Bergeron indiquent que le problème de financement de l’éducation au Québec ne se situe pas au niveau des commissions scolaires, mais représente une problématique plus globale au niveau des choix de la société québécoise. « On se doit de réfléchir à la façon dont le gouvernement du Québec financera l’organisation de l’éducation au Québec et ceci à tous les niveaux », précisent les deux hommes.

Efficacité

« Cela fait déjà quelques années que j’œuvre au sein du conseil des commissaires et il m’apparaît que nous avons actuellement une organisation de services efficace et qui répond adéquatement aux exigences de l’organisation scolaire en région éloignée », souligne M. Rousseau. En fait, la Commission scolaire du Pays-des-Bleuets représente le plus gros employeur dans le comté de Roberval et il dessert tous les milieux. « Nous mettons de l’avant des solutions que nous sommes en mesure de nous payer et pour répondre aux exigences de la réussite de l’élève », concluent les deux dirigeants.

Le Journal Nouvelles Hebdo, un média de Transcontinental.

Partager cet article